Unique en Europe, le mont Bar était un volcan de type strombolien. Il hébergeait jadis un lac de cratère, devenu ensuite tourbière. La cuvette de ce cône tronqué rempli d’eau hier est donc désormais une zone humide qui culmine à 1175 mètres sur les hauteurs d’Allègre, en plein cœur d’une zone forestière verdoyante. Une atmosphère lunaire règne ici, autour de laquelle on peut se promener sans craindre aucune éruption, la dernière datant de -790.000 ans. Pour vous y rendre, empruntez un sentier creusé dans une coulée de pouzzolane noire et bordé de hêtres, bien chaussé et prêt à vous lancer dans une petite ascension de 15 minutes environ. Une fois en haut, une signalétique a été mise en place à travers des bornes directionnelles et ludiques très attrayantes pour les familles. Bienvenue au mont Bar, joyaux de la Haute-Loire…
« Une tourbière, c’est bien joli, mais ça ne rapporte rien », disaient auparavant les paysans. C’est ainsi qu’ils tentèrent de l’assécher en 1821 pour la transformer en pâturage. Lors des travaux, en août 1821, un ouvrier découvrit un trésor de l’Empire romain : un vase de terre cuite qui s’avéra contenir trente trois pièces de monnaies, dont certaines à l’effigie de l’empereur romain Marc-Aurèle (IIème siècle après J-C), un collier, deux bracelets et un lingot, « le tout antique et en or ». Le butin s’est en partie envolé, mais l’anecdote est véridique. Sept nouvelles pièces ont néanmoins été découvertes en 2012 lors d’une énième expédition à la conquête du trésor d’Allègre. Ces authentiques déniés d’or ont atterri au Musée Crozatier. La tourbière, classée Natura 2000, s’étend sur 500 m de large et abrite une flore exceptionnelle, dont des fraisiers d’eau, des carex et des sphaignes.
L’histoire raconte que le lac qui existait avant était le théâtre de joutes nautiques romaines, un fait repris par George Sand dans son roman « Jean de la Roche ».