Ici, tout part et revient au gré des saisons, un peu comme Alexandre Maffre, enfant du pays de Chidrac expatrié une dizaine d’années à Paris, avant de revenir cette année sur sa terre natale pour entreprendre et faire pousser des fraises bien rouges, bien charnues et sucrées à souhait.
Son souhait justement, c’est de proposer des fraises de saison et de démocratiser des variétés bien moins célèbres que les très populaires Ciflorettes et Gariguettes, qui doivent notamment leur renommée aux supermarchés, attirés depuis toujours par leur précocité dans l’année. Les fraises d’Alexandre seront des Magnum, des Marly et des Favori, toutes trois rouges Ferrari !
Les Marly sont des fraises dites « non-remontantes », qui produiront en Mai-Juin, tandis que les Favori sont des remontantes et produiront donc plusieurs fois dans l’année, durant l’été et l’automne.
« Mes fraises seront des fraises particulièrement gustatives,
Alexandre Maffre
des fraises pâtissières ! Il s’agit d’une petite production locale,
dédiée à une clientèle locale »
En cette première journée de printemps, Dame Nature opère déjà sous la serre de la Ferme des amourettes pendant que j’écris ces lignes, assistée par une légion de bourdons qui fécondent le pistil des fleurs par le pollen, afin de faire pousser ce fruit que l’on aime tant. Le bourdon a l’avantage de butiner sous des températures plus froides que les abeilles, mais aussi de porter de plus grandes charges de pollen en raison de sa taille et de sa forte pilosité. Par ailleurs, un bourdon ne pique pas, à l’inverse des abeilles qui pourraient faire le même travail, mais avec plus de risques. C’est donc bien plus agréable de travailler en compagnie de ces gros costauds.
Sous une serre de 1.500 m2, vingt-trois rangées de gouttières suspendues sont hydratées seulement deux petites minutes par jour, soit un total quotidien dérisoire de 75 litres, soigneusement diffusés dans des sacs de terreau. À l’année, Alexandre prévoit une production de six tonnes de fraises, qu’il prévoit de commercialiser localement.
De discrets, mais très efficaces petits filets ont été installés de part et d’autre des gouttières pour que les hampes des fleurs viennent se poser délicatement dessus sans se casser. Le peu d’eau récupérée, car il y en a malgré tout, est recyclé, puis réintroduit dans le circuit. Par ailleurs, ce système épargne considérablement le traitement phytosanitaire, les fraises étant bien moins exposées aux parasites que dans le sol. Écologique, raisonné et sollicitant bien moins le corps durant la récolte, il n’est pas surprenant que ce système ingénieux ait convaincu la plupart des producteurs.
Alexandre a lancé sa première plantation de Magnum et de Marly fin janvier / début février pour une récolte programmée début mai. Une nouvelle plantation aura lieu début avril pour les Favori. Pendant ce temps, le gazon fera son apparition sous la serre et embellira ce lieu magique et lunaire.
L’excellente nouvelle pour les habitants de Chidrac et des alentours – ainsi que les clients du Vival de Chidrac qui viennent régulièrement faire leurs courses ici – c’est que les fraises d’Alexandre seront dans les rayons de Carlos, un fin gourmet dont la sensibilité du palais ne résistera certainement pas aux saveurs des Magnum, des Marly et des Favori de la Ferme des amourettes.
Information supplémentaire :
Alexandre recrute des p’tites mains courageuses pour un travail équivalent à un mi-temps (6h30–7h00 / 11h30-12h00), à raison de deux ou trois jours par semaine. Si vous êtes du matin et motivé, contactez-le au 07 75 85 45 43.